PL-Introduction

Avis de lecteurs 

ERRATA

INTRODUCTION

 

 

La thèse centrale de ce livre est : en pensant dialectiquement, nous pouvons concilier le savoir scientifique, les qualités de la vie et les valeurs des civilisations dans tous les domaines de notre existence. Pour ce faire, il n’est pas nécessaire d’être expert ou encyclopédiste, il suffit de penser naturellement. Penser dialectiquement est naturel à l’homme. Tous les jours, nous le faisons sans y penser et notre langage fourmille de formes d’expression dialectiques : “ les contraires s’attirent ”, “ les extrêmes se rejoignent ”.

Ce livre est une initiation et une invitation à penser dialectiquement notre monde pour le comprendre, pour le faire nôtre, consciemment, par la pensée et par les actes. Il utilise le langage commun pour s’exprimer, le bon sens commun pour argumenter, des expériences banales de notre vie quotidienne pour illustrer ses concepts. Son objectif n’est pas d’offrir des connaissances, mais d’inviter à réfléchir selon un certain mode de pensée. Il n’évite pas pour autant d’affronter les problèmes fondamentaux relatifs à la vision du monde et de l’homme qui fondent implicitement ou explicitement nos pensées et nos actes. C’est à la portée de tous, telle est la conviction de l’auteur.

La première partie (chapitres 1 à 4) analyse les trois rapports fondamentaux, inextricablement liés, que tout homme entretient avec le monde : son rapport à la matière, en tant qu’être matériel, son rapport à la vie, en tant qu’être vivant, son rapport à autrui et à soi-même en tant qu’être pensant. L’homme les exprime à travers un langage. Ce langage n’est pas de son invention, il l’a hérité d’autrui. L’homme se différencie de la bête, devient humain en réincarnant ce don. Mais ce don l’enferme dans le passé des morts, dans les préjugés des vivants. Questionner ce langage, c’est questionner sa culture, se questionner. Ce questionnement ouvre la voie à la réflexion philosophique. C’est donc par lui que commence l’ouvrage.

La seconde partie (chapitres 5 et 6) aborde les fondations de nos idées : la conception de l’homme et du monde qui les soutient. Nous discuterons ici de celles de quelques grands penseurs qui ont fondé la culture européenne et, de ce fait, marqué le monde contemporain. Nous éviterons soigneusement d’entrer dans le détail de leurs œuvres : plusieurs vies d’expert n’y suffiraient pas. Par contre, nous discuterons à fond, dans le langage le plus commun possible, ces visions de l’homme et du monde. Cette partie intéresse plus particulièrement ceux qui s’adonnent à la réflexion philosophique avec le langage des philosophes. Le lecteur non intéressé peut la “ sauter ” ou la lire “ en diagonale ” sans dommage.

Tous les sujets abordés dans ce livre le sont d’un point de vue unique, sur la base d’une seule et même conception de la condition humaine. Ce point de vue est exprimé sous sa forme philosophique dans le chapitre 6. Mais le lecteur peut explorer directement sa mise en œuvre dans d’autres domaines. Il l’abordera simplement sous une autre forme, dans un langage et un mode d’expression plus familiers.

La troisième partie (chapitres 7 à 12) traite des relations spécifiquement humaines dans quelques domaines clés de notre existence quotidienne qu’on nous présente souvent comme relevant de “ sciences ” dont nous ne détenons pas les clés : l’Inconscient dont on ne sait pas trop s’il relève d’un savoir ou du charlatanisme, les “ sciences ” humaines, tout particulièrement l’Histoire, l’Économie et la Politique. Nous refusons de nous soumettre au “ savoir ” de certains experts avant d’être convaincus du bien fondé de leur expertise. Nous interrogerons donc le fondement de ce savoir en chacun de ces domaines. Enfin, notre conviction étant que le seul art qui mérite d’être vécu c’est l’art de faire l’humain, le livre se termine sur des considérations sur l’art et la littérature.

Ce livre forme un tout. Le lecteur peut néanmoins “ sauter ” sans dommage les chapitres qui ne l’intéressent pas à première vue, quitte à y revenir plus tard pour une compréhension plus globale ou plus approfondie.

Il nous arrive parfois de faire des notes de bas page assez longues. Le lecteur peut les ignorer. Elles signalent des aspects particuliers du problème en cours de discussion ou un débat de société qui s’y rattache. Nous les avons mises en note pour éviter de rompre le fil de l’argumentation.

Bien sûr, il y a les inévitables références aux citations. Nous les avons limitées au minimum : l’ambition de ce livre n’est pas de fournir des savoirs particuliers mais d’inviter le lecteur à penser naturellement, librement, dialectiquement.